Face à la crise climatique, la réponse du secteur immobilier doit être intelligente
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6 / 4 / 2021
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La durabilité n’est plus une tendance, mais une nécessité. Loin d’être la lubie passagère d’une minorité écologiste, elle se trouve désormais au cœur des préoccupations de tout·e propriétaire et promoteur·rice. En effet, 63 % des salarié·es jugent essentiel de travailler dans un bureau respectueux de l’environnement. Pour attirer les meilleurs talents, il est ainsi indispensable de tenir compte de cet élément.
Le changement climatique occupe une place prépondérante dans les stratégies des gouvernements, des entreprises et des particuliers. Il convient donc de mobiliser nos efforts pas seulement à l’échelle locale, mais aussi à l’échelle internationale. En effet, la coopération transfrontalière est fondamentale. Pour le secteur de l’immobilier commercial, qui regorge d’entreprises opérant à l’échelle mondiale, il est donc temps de montrer l’exemple et de susciter des évolutions significatives.
Technologie intelligente et conscience écologique vont de pair. Si nous voulons atteindre collectivement nos objectifs mondiaux de réduction des émissions de carbone, le secteur de l’immobilier doit jouer son rôle. Les immeubles intelligents, ainsi, sont essentiels à l’élaboration d’un avenir plus vert. Il nous faut battre le fer tant qu’il est encore chaud, pour éviter que la planète elle-même ne se réchauffe davantage.
Droit et législations :
L’Accord de Paris de 2016 est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques adopté par 196 parties lors de la COP 21. Tous les pays participants ont accepté de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2 °C/35,6 °F (par rapport aux niveaux préindustriels). Mais ce n’est pas suffisant. Si les gouvernements continuent d’appliquer les politiques convenues lors de la COP21, la température moyenne mondiale augmentera de 2,7 °C/36,86 °F d’ici 2100, une hausse bien trop importante pour notre planète.
Parallèlement à la législation internationale qui appelle à la construction d’immeubles plus intelligents et plus écologiques, les réglementations locales entrent en jeu. À New York, une loi récente impose aux immeubles de plus de 2 320 m2 de réduire leurs émissions de 40 % d’ici 2030, puis de 80 % d’ici 2050, sous peine d’une amende de 268 dollars pour chaque tonne de carbone en trop. Par ailleurs, la Cour suprême du Canada a voté en faveur d’une taxe carbone nationale. Cette initiative représente le pilier de l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 fixé par le Premier ministre Justin Trudeau.
Le choix d’un avenir plus vert et plus intelligent n’est pas qu’une simple question d’éthique, mais bien un impératif économique et juridique. À mesure que la taxation des émissions de carbone se généralise, les promoteur·rices ne pourront plus envisager de construire sans adopter une solide stratégie de durabilité qui mettra plus que jamais en valeur la technologie des immeubles intelligents.
Quel est le rôle du secteur immobilier ?
L’industrie du bâtiment et les émissions qui en découlent représentent près de 40 % des émissions de carbone à l’échelle mondiale. Par conséquent, le secteur de l’immobilier contribue de manière significative au problème, mais peut également jouer un rôle déterminant dans la recherche d’une solution à cette problématique internationale.
Nous passons jusqu’à 90 % de notre temps à l’intérieur. Ainsi, il est capital d’améliorer les performances des immeubles existants. Si cette amélioration passe notamment par les matériaux et les procédures utilisés pour les projets de développement, afin de véritablement réduire l’empreinte carbone du secteur sur le long terme, les propriétaires doivent optimiser les opérations d’exploitation (qui représentent 75 % des émissions de carbone émises par les immeubles).
La réduction de l’empreinte carbone d’un immeuble peut passer par des mesures aussi simples que l’adoption d’ampoules à faible consommation énergétique ou la mise en place d’un système de recyclage adéquat dans l’ensemble de l’immeuble. « Au premier abord, le mariage du secteur de l’immobilier et des technologies liées à l’environnement peut sembler fastidieux, mais c’est ce qui fait avancer le monde. » – Greg Smithies, associé de Fifth Wall et co-directeur de l’équipe d’investissement dans les technologies liées à l’environnement.
Les solutions analogiques (comme la compréhension du fonctionnement des modes de ventilation, du chauffage, de l’éclairage et des opérations existantes) et l’analyse des données obtenues à partir des systèmes déployés pour optimiser les performances d’un immeuble contribuent fortement à accroître la durabilité de ce dernier. De plus, ces données peuvent être communiquées aux locataires et inciter à la mise en place d’initiatives de développement durable.
Toutefois, un secteur du bâtiment durable ne peut se concevoir sans technologie intelligente. Tandis que les solutions analogiques restent limitées, la technologie intelligente est indispensable à l’optimisation et à l’automatisation des performances de l’immeuble, alliant rentabilité, durabilité et pérennité tout en offrant une expérience utilisateur exceptionnelle.
Le remplacement des systèmes de chauffage et d’éclairage vétustes par des systèmes intelligents permet d’obtenir des informations sur la consommation de l’immeuble et de trouver des pistes d’optimisation via des rapports de performance. La technologie intelligente donne également lieu à un processus d’optimisation en temps réel grâce à de multiples ensembles de données couplées et à l’apprentissage automatique qui interprète le comportement des occupant·es de l’immeuble et apporte instantanément une réponse adaptée sans aucune intervention humaine.
Ainsi, l’expérience utilisateur peut contribuer à une stratégie de durabilité réussie. Le changement climatique est perçu par 70 % de la population comme un danger de premier ordre. Les locataires sont donc susceptibles de se montrer enthousiastes à l’idée de participer à un mouvement de transformation positif, ce qui confère aux propriétaires la mission de guider le processus et d’encourager la création d’un espace de vie plus durable. Citons quelques exemples d’initiatives possibles :
Aider les locataires à identifier les journées à faible taux d’occupation (par exemple, lorsque les bureaux sont occupés à moins de 50 % le vendredi), les inciter à regrouper leurs équipes et à libérer les espaces peu utilisés afin de réduire la consommation énergétique.
Mettre en place un système de recyclage en instaurant une sorte de compétition ludique entre les étages/locataires de l’immeuble afin d’accroître leur engagement. Réduire le gaspillage de l’eau en mesurant la consommation réelle, locataire par locataire, et en partageant les données avec les représentant·es des locataires.
Encourager les activités qui réduisent les coûts énergétiques et améliorent le bien-être, comme l’utilisation des escaliers au lieu de l’ascenseur.
Rendre tous les nouveaux développements aussi intelligents et adaptables que possible leur permettra de résister à l’épreuve du temps. Ainsi, les immeubles de demain pourront évoluer progressivement, sans être entièrement reconstruits.
Une norme en matière de durabilité :
Une norme en matière de durabilité :
L’utilisation de technologies intelligentes pour atteindre des niveaux de durabilité exemplaires est essentielle pour le 40 Leadenhall Street, dans la City de Londres, où les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) occupent une place centrale dans la prise de décision de M&G et de Nuveen. Dans cet immeuble abritant bureaux, équipements et magasins sur plus de 83 000 m², la durabilité constitue une véritable priorité.
Le choix de la plateforme intelligente utilisée pour la gestion et le contrôle des différents systèmes de l’immeuble sera en grande partie déterminé par l’exhaustivité et la précision de ses analyses de données, indispensables à une durabilité optimale. Associées à la GTB et à la possibilité de relier l’immeuble à un jumeau numérique, mais aussi à des détecteurs de présence et à des capteurs environnementaux, les technologies intelligentes font du 40 Leadenhall Street un projet phare en matière de durabilité.
Conclusion :
Dans notre société, la notion d’impact (sur l’entreprise, la société et l’environnement) occupe une telle place que la durabilité revêt, au sein de tout espace de vie, un intérêt primordial. Les politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) intègrent souvent des objectifs de réduction ou de compensation des émissions de carbone, ce qui fait de l’objectif de neutralité carbone une nécessité pour le secteur.
Comme le souligne Sabine Desnault, directrice exécutive R&D de Gecina : « Nous constatons une augmentation de la demande des locataires pour des immeubles qui répondent aux normes les plus élevées en matière de durabilité et de productivité, avec un haut niveau d’expérience et une offre de services de qualité ». Ainsi, pour que les promoteur·rices puissent satisfaire la demande de leurs locataires, la durabilité – et, par extension, la technologie des immeubles intelligents – présente une importance capitale.
Face à la crise climatique, la réponse du secteur immobilier doit être intelligente.
La durabilité n’est plus une tendance, mais une nécessité. Loin d’être la lubie passagère d’une minorité écologiste, elle se trouve désormais au cœur des préoccupations de tout·e propriétaire et promoteur·rice. En effet, 63 % des salarié·es jugent essentiel de travailler dans un bureau respectueux de l’environnement. Pour attirer les meilleurs talents, il est ainsi indispensable de tenir compte de cet élément.
Le changement climatique occupe une place prépondérante dans les stratégies des gouvernements, des entreprises et des particuliers. Il convient donc de mobiliser nos efforts pas seulement à l’échelle locale, mais aussi à l’échelle internationale. En effet, la coopération transfrontalière est fondamentale. Pour le secteur de l’immobilier commercial, qui regorge d’entreprises opérant à l’échelle mondiale, il est donc temps de montrer l’exemple et de susciter des évolutions significatives.
Technologie intelligente et conscience écologique vont de pair. Si nous voulons atteindre collectivement nos objectifs mondiaux de réduction des émissions de carbone, le secteur de l’immobilier doit jouer son rôle. Les immeubles intelligents, ainsi, sont essentiels à l’élaboration d’un avenir plus vert. Il nous faut battre le fer tant qu’il est encore chaud, pour éviter que la planète elle-même ne se réchauffe davantage.